L’avenir de la recherche en santé mentale

 

La COVID-19 a entraîné beaucoup de maladies et de décès, mais la pandémie s’est aussi accompagnée de progrès dans les domaines de la science et de la santé publique, notamment d’un débat public plus vaste sur la santé mentale.

Les recherches menées au cours de la pandémie indiquent une augmentation de la demande de soins. En septembre 2020, une enquête transversale menée par des chercheurs universitaires de l’Université de la Colombie-Britannique (UBC) et de l’Association canadienne pour la santé mentale (ACSM), en partenariat avec Maru/Matchbox, a révélé que 40 % des répondants ont signalé une détérioration de leur état de santé mentale depuis le début de la pandémie. Ce chiffre est encore plus élevé en Ontario, où 44 % des répondants ont signalé une détérioration de leur état de santé mentale.

Les modèles traditionnels n’ont pas assez de fournisseurs de soins pour répondre aux besoins. Il faut mettre en œuvre de nouvelles façons de penser, une plus grande collaboration, davantage de financement et un regain d’intérêt pour la recherche et l’innovation. En tant que l’un des hôpitaux de soins de santé mentale, d’enseignement et de recherche les plus prestigieux au Canada, le Royal offre de l’espoir, un accès et de nouvelles possibilités à ses clients grâce à des découvertes novatrices.

Le Centre de recherche clinique sur le cerveau

Le Centre de recherche clinique sur le cerveau de l’Institut de recherche santé mentale (IRSM) de l’Université d’Ottawa au Royal nous donne les moyens de nous pencher sur d’importantes questions de recherche en santé mentale tout en améliorant les soins. Il réunit des chercheurs, des cliniciens, des éducateurs, des apprenants, des bénévoles et des personnes ayant une expérience vécue, et intègre les technologies de recherche dans le flux de travail clinique.

« Le Centre de recherche clinique sur le cerveau va transformer le Royal et la région », déclare la Dre Florence Dzierszinski, présidente de l’IRSM et vice-présidente de la recherche au Royal. « En rapprochant la recherche et les soins, nous pouvons transformer l’avenir des soins de santé mentale. »

En participant à la recherche, les clients ont accès à des technologies de pointe et à des traitements prometteurs tout en contribuant à notre ensemble de connaissances.

« Nous constatons de meilleurs résultats lorsque la recherche et les soins sont intégrés. Cela donne de l’espoir à nos clients », déclare Katie Dinelle, gestionnaire du Centre d’imagerie cérébrale. « Nous sommes enthousiasmés par le travail qui se déroule au Centre de recherche clinique sur le cerveau du Royal et par ce que l’avenir nous réserve. »

La neuromodulation par rTMS

En 2021, la Dre Sara Tremblay a été l’une des trois bénéficiaires d’un financement rendu possible grâce à un don anonyme de 1,5 $ million de la Fondation communautaire d’Ottawa. La Dre Tremblay travaille sur la stimulation magnétique transcrânienne répétitive (rTMS). Il s’agit d’un type de neuromodulation qui peut stimuler directement les circuits cérébraux dysfonctionnels spécifiques à une maladie mentale donnée. Au Centre de recherche clinique sur le cerveau, nous combinons la rTMS avec l’imagerie cérébrale pour mieux cibler les interventions et personnaliser le traitement de chaque client.

« La neuromodulation nous offre une toute nouvelle façon d’envisager les traitements en santé mentale, en nous permettant d’identifier les principaux circuits défectueux du cerveau et de les traiter d’une manière efficace et non effractive, sans médicaments », explique la Dre Tremblay. « La recherche dans ce domaine mène à une meilleure norme de soins et à des traitements mieux adaptés aux besoins des patients atteints de dépression et de troubles de santé mentale connexes, pour qui les traitements traditionnels n’ont pas fonctionné. »

Ce traitement novateur s’est avéré efficace pour la dépression réfractaire aux traitements et a été approuvé par Santé Canada. En Ontario, le traitement par rTMS n’est actuellement pas financé par les fonds publics, et les études de recherche constituent donc le seul accès potentiel à ce traitement pour les patients de la province.

Grâce à ce généreux don à la Fondation, la Dre Tremblay a pu augmenter la capacité de son essai clinique sur la rTMS, en doublant le nombre de clients pouvant recevoir un traitement par rTMS chaque année. À long terme, cela permettra également de mettre au point différents types de traitements par rTMS pour les personnes atteintes de dépression réfractaire aux traitements ainsi que pour celles ayant d’autres problèmes de santé mentale, comme le trouble de stress post-traumatique. Lisez cet article pour en savoir plus sur les études de recherche passionnantes financées par ce don.

La Clinique d’eskétamine

L’Organisation mondiale de la Santé estime que d’ici 2030, la dépression représentera la plus grande charge de morbidité au monde. Un Canadien sur six recevra un diagnostic de dépression à un moment donné de sa vie, et jusqu’à un tiers d’entre eux ne répondront pas aux traitements existants.

Dans la région de Champlain, on estime que 5 000 personnes ont des symptômes qui correspondent aux critères de la dépression réfractaire aux traitements.

La découverte des effets antidépresseurs rapides de la kétamine a été saluée comme la plus importante percée dans le domaine de la dépression au cours du dernier demi-siècle. Les données probantes indiquent que ce traitement peut changer, et même sauver, la vie des personnes atteintes de dépression réfractaire aux traitements.

L’eskétamine est une forme non effractive de kétamine administrée par vaporisateur nasal. Elle est utilisée conjointement avec un médicament oral chez les clients atteints de dépression réfractaire aux traitements.

En 2021, le Royal a lancé avec succès une clinique d’eskétamine pilote. Ce service a été conçu en fonction des meilleures pratiques d’intégration des soins aux patients, de la recherche, de l’enseignement et de la collaboration. Grâce à notre expertise interdisciplinaire, nous offrons des soins novateurs, fondés sur des mesures et des données probantes, qui sont entièrement intégrés à la recherche.

L’objectif est maintenant de renforcer nos capacités et d’offrir un meilleur accès à la clinique, d’établir de nouvelles possibilités de recherche et de faire le lien entre la clinique et les autres traitements et services disponibles au Royal afin d’optimiser les résultats thérapeutiques et la satisfaction des clients.

« Les stratégies de traitement à action rapide comme l’eskétamine permettent aux clients d’accéder à des soins spécialisés », explique la Dre Jennifer Phillips, chercheuse à l’Unité de recherche sur les troubles de l’humeur de l’IRSM. « Nous espérons proposer l’eskétamine dans le cadre d’un plan de traitement complet afin de donner aux clients la possibilité de tirer parti de l’amélioration rapide des symptômes observée avec l’eskétamine pour favoriser leur rétablissement de la dépression à plus long terme. »